Le résumé des éditions JULLIARD – 05 janvier 2023 : Ils sont frère et sœur. Quand l’histoire commence, ils ont dix-neuf et treize ans.
Cette histoire tient en quelques mots, ceux que la cadette, témoin malgré elle, prononce en tremblant : » Papa vient de tuer maman. «
Passé la sidération, ces enfants brisés vont devoir se débrouiller avec le chagrin, la colère, la culpabilité. Et remonter le cours du temps pour tenter de comprendre la redoutable mécanique qui a conduit à cet acte.
Avec pudeur et sobriété, ce roman, inspiré de faits réels, raconte, au-delà d’un sujet de société, le long combat de deux victimes invisibles pour réapprendre à vivre.
Malheureusement oui… cette histoire est tirée d’un fait divers… un horrible drame dont on ne sait si on se relèverait, nous-mêmes. « Papa a tué maman » : quelle situation plus terrifiante peut-on imaginer pour ces deux jeunes enfants (treize ans et dix-neuf ans) ?
Philippe BESSON nous livre une réalité pour laquelle on pourrait rougir de honte. Il décortique un couple, ausculte une famille dans ses plus sombres retranchements, observe une société inerte et impuissante.
Cette histoire m’a mise à terre : uppercut en plein coeur. J’ai du mal à écrire que j’ai apprécié ma lecture et que je l’évalue comme un coup de coeur. C’est une véritable réussite. L’auteur m’a conduite là où était son point de chute. Bravo à son talent.
Les personnages sont forts et bouleversants. Le bourreau est diaboliquement commun : on peut le rencontrer d’une manière intime. C’est inquiétant.
Philippe BESSON est tellement dans la sincérité et l’intimité du ressenti que j’ai un doute : est-il un auteur qui a atteint un degré élevé de perfection ou a-t-il lui-même approché de très près ces faits ?
Plus les descriptions s’approfondissent, plus le monde noircit jusqu’à devenir inextricable et inenvisageable. La tension monte d’un cran à chaque chapitre : je croyais que le meurtre d’une épouse par son mari était l’ultime acte mais il y a pire encore dans cet enchevêtrements des vies. La destruction de leurs enfants jusqu’à l’anéantissement.
Ceci n’est pas un fait divers (sous entendu un évènement d’importance secondaire)… certes pas : j’étais prévenue.
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