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Magie de Noël : Juste à côté de moi de Sophie CARQUAIN

Le résumé des Editions CHARLESTON – 12 janvier 2022 : Quand Susie Pritt est embauchée par la famille Wagner pour peindre une fresque murale pour leur fils disparu, elle comprend vite qu’il ne s’agit pas d’une banale histoire de fugue ou d’un tragique accident. Niels a disparu dans sa chambre. Depuis un an, il ne sort plus, ne parle plus ni à ses parents ni à sa soeur, ne communique plus par aucun moyen. Il est là, juste à côté, mais il vit en dehors du monde.
Hantée par ses propres démons, Susie se donne pour mission de faire revenir le jeune homme. Alors qu’ils s’apprivoisent mutuellement, ces deux êtres blessés par la vie vont s’accompagner à leur façon sur le chemin de la guérison.

Je termine mon menu MAGIE de NOËL avec le roman de Sophie CARQUAIN que j’avais placé dans ma liste de livres à lire, il y a presque un an.

Ce roman a de nombreuses qualités. Sa couverture est aussi poétique que les mots de l’auteure.

Les personnages sont tout en souffrance, avides de se tirer des griffes de leurs démons. Susie a échappé à la tuerie du Bataclan. L’adolescent est reclus dans sa chambre sans date limite, incapable de se reconnecter au monde. Leur rencontre ouvre un espoir sur leur résilience.

Leur évolution est touchante, chacun accordant sa confiance et sa tendresse à l’autre avec sa propre appréhension de la vie. Le prisme de leurs émotions, de leur compréhension du monde, de leur vécu et de leur possible avenir est dépeint avec justesse et m’a beaucoup touchée.

Sophie CARQUAIN parle de peinture aussi simplement qu’elle décrirait un paysage. Ce fut amusant et passionnant pour moi de chercher les représentations des tableaux des peintres cités sur internet au fil de ma lecture. Tous les passages réflexifs sur les chefs d’œuvre m’ont envoutés. Les descriptions arrivaient avec pertinence dans le récit. L’art, la pensée et les sens sont à l’honneur dans cette histoire.

Si l’ensemble du roman m’a beaucoup plu, je rejoins quelques réticences quant au dénouement final de cette rencontre. J’ai trouvé dommage de donner une place secondaire, voire négligeable, à Milas qui m’a charmée au fil des pages avec ses mets culinaires aux senteurs exceptionnelles mais aussi avec sa bienveillance discrète.

Suzie s’est montrée ambivalente, juste insaisissable à un moment où j’avais besoin de poser un point final à cette histoire et non pas trois points de suspension avec des suppositions floues en tête. En définitive, la fin de ce roman m’a semblé hésitante, indéfinissable, ambigüe.

Dans l’ensemble, c’est une belle lecture que je recommande, un joli texte en prose avec de beaux personnages, un contexte artistiques riches et qui apporte beaucoup à la rencontre.

Mon évaluation :   

Reine des Neiges : la Malentendue

Reine des neiges : trois mots.
La Malentendue est bien dans le thème… il manque une pointe de magie de Noël : je savais à quoi m’attendre avec ce roman.
1- Sorcière ?
Peut-être que son mari à cette vision de la narratrice… Un regard trouble et peu calé sur la vérité et la réalité.
2 – Femme de pouvoir ?
Cécilia ne l’est certainement pas, contrairement à ce que sa profession pourrait faire penser… et puis (petit doute)… si… finalement. Cécilia est une femme forte, elle a le dernier acte pour elle.
3 – Féminisme ?
Est-ce que défendre la cause de la femme battue est du féminisme ou est-ce simplement la volonté du respect de l’être ? Faut-il être du côté des femmes pour défendre Cécilia ?

Dans le MENU Yule, j’ai nommé La Malentendue. Si ce roman évoque bien la femme, l’histoire n’est ni festive, ni tendre… quoique… l’amour est présent dans ce récit.

Je savais que La Malentendue serait rude. C’est un peu pour cette raison – la crainte de souffrir – que je l’ai lu d’une traite. Impossible de lâcher les pages et le déroulement.
La tension est vive, omniprésente.
L’expérience est douloureuse, dérangeante avec d’innombrables détails : toutes les étapes retracent parfaitement la tombée aux enfers.

Yolaine DESTREMAU maîtrise parfaitement le sujet.
Je connaissais chaque pas conduisant à l’abîme pour avoir côtoyé plus ou moins familialement cette folie, pour avoir visionner les documentaires, pour avoir lu des livres sur le sujet.

Superbe jeu de mots que le titre !
La Malentendue : Être ignorée… Être perdue dans sa propre incompréhension du lien qui s’est tissé… Malentendu ou réalité ?
Le récit parle de l’introspection de la femme mais aussi de ses relations sociales, de son combat pour faire reconnaître sa situation, de son lien à cet homme qui l’a pourtant charmée, aimée, conquise… et qu’elle a aimé.

Ce roman est intenable. J’ai été profondément mal à l’aise avec cette violence gratuite et inexpliquée.
Ce roman est tellement proche de la réalité qu’il est prévisible.
Seuls quelques petits ajouts nous rappellent la fiction comme le pharmacien qui s’éprend d’un couple de personnes âgées…

Je reste cependant sur ma faim sur certains points de l’histoire. Sans spoiler, j’aurais souhaité davantage de transparence sur le personnage du pharmacien. J’aurais aimé davantage de contrastes et de « combats » entre la femme battue et son alter égo l’avocate. J’imaginais que la scène de départ aurait une signification encore plus particulière avec la fin du récit.

Il m’évoque un autre roman fort : La Maladroite qui, encore, se rappelle à moi parce qu’il est à mi-chemin entre le témoignage, la réalité et une œuvre de fiction. On ne ressort pas indemne et satisfait pleinement de ce genre d’histoires.

Mon évaluation :    1/2

Le résumé des éditions CHALESTON – 18 octobre 2022 : Non, je ne suis pas une femme battue. Pas moi. Je repousse cette idée avec force. Je n’ai pas le profil type, je ne suis pas née pour ça. Je refuse qu’on me mette dans cette boîte, celle des victimes. Je n’aime pas les victimes, je n’aime que les héroïnes.
Une brillante avocate s’apprête à plaider. Elle sait ce qu’elle a à faire, à dire, pour convaincre les jurés et la cour. Sa voix ne tremble pas, elle joue avec les mots et les silences. Elle est à sa place.
Une patiente est allongée sur un lit d’hôpital. Multiples fractures, côtes fêlées, coupures. Sous morphine, elle est incapable de se rappeler ce qui lui est arrivé. Son mari prétend qu’elle est tombée sur une table basse.
Ces deux portraits sont celui d’une même femme, Cécilia, oscillant entre déni, peur et détresse… Comment échapper au cycle de la violence ? C’est peut-être l’inconnue croisée dans un café, qui l’écoute alors que la police ne l’a pas fait, ou le nouveau client qu’elle doit défendre et qui semble comprendre ce qu’elle ne dit pas, qui l’y aideront.

Pour que chantent les montagnes de Nguyen Phan Que Mai

Le résumé des Editions CHARLESTON – 24 août 2022 :
Việt Nam, 1972.
Depuis leur refuge dans les montagnes, la petite Hương et sa grandmère Diệu Lan regardent Hà Nội brûler sous le feu des bombardiers américains. Une semaine plus tard, Hương découvre les décombres qui ont remplacé sa maison : la guerre, l’ombre qui a emmené ses parents et ses oncles dans les forêts du Sud, vient de faire une entrée brutale dans sa vie.
Pourtant, malgré la destruction, le quotidien reprend son cours dans la capitale.
Des colonnes de fumée s’élèvent tous les soirs des abris de fortune, les éclats de rire des enfants résonnent et, peu à peu, les vétérans reviennent du front.
Mais, derrière la joie des retrouvailles, Hương entrevoit déjà les sombres souvenirs qui pourraient déchirer sa famille comme les souffrances déchirent sa patrie depuis des décennies…

Je ressentais le titre de ce roman comme un présage de poésie, de douceur (malgré les terribles guerres) et de méditation. Quelle douce phrase que celle que l’auteure a choisie pour parler de sa famille, de ses origines, des combats qui ont opposé le Vietnam et divers pays : Pour que chantent les montagnes

Le roman n’est pas doux.
Il est dramatique et tragique. Il témoignent d’époques dévastatrices, inhumaines, à la limite de l’acceptable. Je retiens une image de cette Histoire : un agent chimique orange pulvérisé sur la forêt détruisant la végétation (pour mettre à découvert les combattants), les animaux et les humains… une guerre aveugle, immonde où toutes les armes sont permises, y compris la bêtise, l’excès de zèle, la soumission irréfléchie, l’enrôlement et l’anéantissement du jugement.

Pourtant, les narratrices principales Huong et sa grand-mère résistent à tous les obstacles, les surmontent, les dépassent pour se construire et se reconstruire. Elles fuient, s’exilent, bâtissent, sont contrées, chassées, piétinées mais, jamais, elles ne baissent les bras.

L’espoir est dans ce récit, puissant, vibrant, captivant.
J’ai frémi parce que ces récits sont basés sur des faits réels. Je suis touchée parce que chaque chapitre présente une facette de la guerre.

La narration est centrée sur Huong et Diệu Lan mais c’est l’histoire de tout un peuple qui défile sous mes yeux : il est blessé et meurtri. Pareil à la noblesse d’esprit de Dieu Lan, la grand-mère, le Vietnam se réunit et dépasse ses blessures. Il prend un nouveau souffle dans la voix de Huong.
La métaphore est remplie d’espérances et d’espoirs…

C’est joli, poétique, doux (aujourd’hui…) mais la mémoire ne faillit pas, elle garde en elle ce traumatisme dont je me souviens lorsque j’étais petite.
Lorsque j’étais à l’école et plus tard aussi, j’avais des camarades originaires du Vietnam. Je me rappelle les peaux tachetées de cicatrices. Les bouches étaient discrètes et parfois closes mais j’ai de vagues souvenirs de jeunes adolescents adoptés qui se révélaient aussi être traumatisés par une horrible guerre dont on ne parlait pas.

Mon évaluation :   
Un roman qui marque… un roman qu’on n’oublie pas… un roman qu’on respecte et qui remplit sa mission : Se souvenir sans haine.

Un tourbillon de sable et de cendre d’Amy HARMON – ♥ ♥  

Editions CHALESTON – 27 septembre 2022 : Florence, début des années 1940.
Dans la belle villa aux dalles roses des Rosselli, Angelo Bianco, bien qu’orphelin, a grandi comme un membre à part entière de la famille. Eva, la fille de la maison de deux ans sa cadette, lui jouait du violon, dansait pour lui et pataugeait dans la fontaine pour l’amuser. Inséparables, ils se disputaient pour des broutilles et s’avouaient leurs secrets les plus profonds. Et pourtant, ils ne se sont plus revus depuis qu’il est devenu prêtre : elle ne lui a jamais pardonné de l’avoir abandonnée pour entrer dans les ordres.
Mais quand les nazis arrivent en Italie, les querelles du passé n’ont plus d’importance. En tant que juive, Eva risque la déportation et Angelo est le seul à pouvoir la sauver.
Engagé dans les réseaux de résistance catholiques, il cache et exfiltre les réfugiés des pays occupés.
Il est prêt à tout sacrifier pour elle, mais face aux heures sombres qui s’annoncent, cela sera-t- il suffisant ?

Cette auteure est une plume que j’apprécie énormément et qui me passionne à chacun de ses romans. J’ai lu deux livres d’elle : Ce que murmure le vent et celui-ci, Un tourbillon de sable et de cendre. Pour chacun, j’ai vécu une vive émotion alors qu’ils sont issus de deux contextes différents. Ma première expérience se passait en pleine insurrection irlandaise au début du 20ème siècle et ce dernier se déroule pendant la seconde guerre mondiale, en Italie. Deux époques, deux lieux… des héros inoubliables d’un charme émouvant. J’apprécie beaucoup l’immersion historique, les épreuves que nos personnages surmontent, la psychologie des êtres rencontrés, l’entrelacs de romantisme et de réalité.

Un tourbillon de sable et de cendre présente l’amour impossible d’une jeune Juive et d’un prêtre catholique, américain. A la manière Des oiseaux se cachent pour mourir, tous deux luttent contre leurs principes et la ligne de vie dans laquelle ils se sont projetés.

Je ne connaissais pas vraiment la politique sociale et interne de l’Italie sous Mussolini, ni la position précise des Florentins, des Romains, du Vatican face aux rafles. J’ai découvert un univers rempli de tensions, de bravoure, d’espoirs et d’incompréhension.

Si la fin de ce roman est édulcorée, teintée d’optimisme et de bonheur, le déroulement des chapitres est réaliste. Amy HARMON a choisi d’incorporer des événements terribles et tragiques, des faits réels dont nous connaissons l’existence à force de lectures. J’apprécie les notes de fin de livre à ce propos, ce lien avec le passé, ce rappel des faits.

C’est un beau roman que cette auteure nous offre, un témoignage d’une époque pas si éloignée. Elle mêle une romance douce, amère, qui nous pousse au cœur d’une époque cruelle, adoucissant l’horreur par des moments uniques d’espoirs et de rêves.

J’ai un attrait particulier pour cette période historique qui m’a toujours passionnée. Entre incrédulité, curiosité, désir de comprendre et refus de ces immondicités, j’éprouve le plaisir de me plonger dans ce genre littéraire. Je conseille l’auteure autant que ce contexte à tous ceux et toutes celles qui sont charmés par les amours impossibles et par l’apport historique d’une Europe qui s’est effondrée.

Mon évaluation :    

M’asseoir cinq minutes avec toi de Sophie JOMAIN : un juste COUP de COEUR !

Le résumé des éditions CHARLESTON – 20 avril 2022 : Claire et Julien se sont follement aimés. Un coup de foudre, un mariage et enfin, une fille, Pauline, belle, parfaite… et différente. Ils étaient prêts, ils la voulaient de toutes leurs forces, mais est-on jamais préparé à faire face au handicap d’un enfant ? Comment rester un couple uni, quand être parent prend toute la place ?
Ce roman est l’histoire de Claire qui voit partir l’homme de sa vie, de Julien qui étouffe sous le poids de la culpabilité, de Pauline qui voudrait que son papa et sa maman s’aiment de nouveau. Un roman intime et puissant, qui nous plonge dans la réalité d’une famille déchirée que seul l’amour saurait guérir.

Il ne m’a fallu que quelques heures pour lire ce roman : une soirée et un réveil très matinal. Il était impossible de le lâcher et de ne pas connaître la destinée de Claire, de Pauline et de Julien.

D’abord inquiète face au thème, angoissée d’aborder cette réalité qui me touche profondément, j’ai poursuivi La nuit des Anges par ce fil conducteur sensible et délicat : avoir un enfant touché par le trouble du spectre autistique. Comment Sophie JOMAIN allait aborder le handicap ? Elle que je connais dans des situations moins dramatiques et certainement plus légères, comme par exemple dans Fais-moi taire si tu peux ou Et tu entendras le bruit de l’eau (deux COUPS de COEUR et deux merveilleuses lectures qui sont encore bien présentes dans mes souvenirs)…

Sophie JOMAIN a merveilleusement bien réussi l’écriture de ce livre, passionnant. Elle a apporté de justes émotions, une réalité conforme à mes représentations, une dose de tensions émouvante et équilibrée, un récit de vie assez représentatif de parents confrontés à l’image idéale de l’enfant qu’ils n’ont pas forcément.

J’ai aimé le dialogue entre les deux parents, leurs ressentis personnels que l’auteure explicite en utilisant leur personnalité. J’ai trouvé les questionnements du couple et des parents intéressants et justes. J’ai apprécie l’évolution de Claire et de Julien. J’ai senti la maîtrise de l’écrivain, de la maman qui a longuement réfléchi à des problématiques qui peuvent à échapper à tous. L’analyse est profonde et sensible. Bref, ce roman est un nouveau COUP de COEUR pour moi.

Mon évaluation : COUP de COEUR ! ♥ ♥ ♥ ♥ ♥

La librairie des rêves ensevelis de Madeline MARTIN

« La guerre gronde en Europe« .

Grace Bennett n’est pas une contemporaine. Ses préoccupations sont pourtant très actuelles. Le lien entre les pays alliés pendant la seconde guerre mondiale et ce que vit l’Urkraine sous le joug de l’armée russe est assez évident. Inconsciemment, je pense que j’ai aimé ce livre, infiniment, pour ce lien ténu.

1939, Londres est bombardée. Chaque jour, une pluie de bombes écrase, démolit, détruit les vies, les bâtiments et l’existence de milliers de familles. C’est le contexte de ce roman, c’est aussi la réalité d’un pays, aujourd’hui. Comment ne pas être touchée par cette histoire ? Elle fait écho à notre actualité.

Dans La librairie des rêves ensevelis, une lueur d’espoirs s’ouvre : Grace passe le seuil d’une librairie, un emploi qui lui permet de survivre matériellement. Ce qu’elle ignore en affrontant l’homme peu avenant qui l’emploie, c’est que ce lieu va nourrir sa pensée, l’ouvrir aux autres et lui faire découvrir des facettes de sa personnalité, altruistes, bienveillantes. Il va lui donner le courage de s’investir dans la sécurité de la population, dans le soutien des siens.

C’est un roman qui résonne de réalisme et en même temps de rêves fous, d’idéaux qui apportent sérénité et paix dans nos âmes torturées. J’ai aimé cette histoire parce qu’elle poursuit ma lecture Farleigh Field. Elle résonne des expériences actuelles, fiction et réalité mises en parallèle. Elle invite à plonger dans le quotidien des habitants bombardés. Elle apporte espoirs, espérances, foi en l’avenir. Je ne peux que conseiller cette lecture.

Mon évaluation : ♥ ♥  ♥ ♥ COUP de COEUR pour le lien avec l’actualité, dans un registre romancé, doux et apaisant.

Le résumé des éditions CHARLESTON – 15 février 2022 : Août 1939. La guerre gronde en Europe.
Grace Bennett a toujours voulu s’installer à Londres, mais les portes closes et les lugubres bunkers qu’elle y découvre sont bien loin de ce dont elle rêvait. Et elle, qui n’a jamais été une grande lectrice, ne s’imaginait pas non plus trouver du travail dans la librairie de Primrose Hill.
Quand le Blitz détruit une partie du centre-ville et que des milliers de livres se retrouvent brûlés et ensevelis sous les décombres, la librairie est miraculeusement épargnée.
Au milieu des coupures d’électricité, du son strident des alarmes et du grondement sourd des raids aériens, la littérature sera une source d’espoir pour Grace et pour tous les gens du quartier, car le pouvoir des mots est plus fort que le bruit des bombes.

À la lumière de nos jours de Clarisse SABARD

Le résumé des éditions CHARLESTON – 20 avril 2021 :
2013. Après de longues années d’absence, Julia débarque dans sa famille paternelle, en plein coeur de la Touraine. Fraîchement renvoyée du célèbre concours de pâtisserie pour lequel elle travaillait, dévastée par le récent décès de sa mère, la jeune femme est complètement perdue.
Mais les dernières volontés de sa mère sont claires : Julia doit renouer avec son père, retrouver ses proches et partir en quête de son héritage.
Accueillie à bras ouverts par sa grand-mère Suzette, qui rêve de la voir reprendre la pâtisserie familiale, la jeune femme se retrouve rapidement plongée au coeur de l’histoire des trois générations de femmes qui l’ont précédée.

Des faubourgs parisiens des années 1920 en passant par les heures les plus sombres de l’Occupation, les secrets d’une famille, mais aussi de tout un village, éclatent l’un après l’autre. Et c’est peut-être à ce prix, une fois les blessures du passé guéries, que Julia pourra avancer dans la lumière.

J’ai un faible pour les doubles narrations. J’aime les romans qui se partagent une voix du passé et une autre du présent.

Je commence ce récit avec l’histoire de Julia : elle a perdu sa mère et son envie de pâtisser. Elle est en quête d’elle-même et doit renouer avec son père et le village de son enfance. Les épreuves sont nombreuses lors de son retour en Touraine : affronter la colère de son cousin, avoir une relation cordiale avec son amour d’enfance… déterrer les secrets familiaux.

Clarisse SABARD nous offre une vision d’une région rurale que je connais peu et que j’ai rarement traversée. J’adore retrouver la France profonde, la nature, l’authenticité d’un village.
Je ne sors pas de quelques clichés : des habitants curieux, bavards, aux aguets… Cependant, j’aime la chaleur des petites communautés, l’entraide et cette tendance à se mêler de tout dans la bienveillance. C’est le monde que Julia retrouve en 2013.

Le passé est représenté par deux voix principales et une voix secondaires : celle d’Eugénie, en 1920. La jeune fille nous relate son expérience difficile dans la « zone » de Malakoff (Paris).
Puis, vient une partie de la vie de Suzette, une jeune chanteuse lyrique au début de la 2ème guerre mondiale et sous l’occupation nazie.
Enfin, pour clore l’histoire familiale et percer à jour tous les mystères, l’auteure choisit de divulguer la fin des secrets par une courte période de vie, celle de Méline, en 1963.

J’ai adoré suivre la destinée de Julia, sa réconciliation avec les figures importantes de son passé. C’est elle qui m’a tirée dans la narration et qui m’a fait tourner les pages. Ses problématiques sont intéressantes. Elle se questionne professionnellement, sur sa famille et le passé, sur sa vie personnelle. Les personnages qui gravitent autour d’elle sont intéressants et ont, eux aussi, des problèmes divers : une relation de couple qui bat de l’aile, un échec professionnel, une addiction à surmonter.

Quant aux voix du passé, j’ai trouvé que les faits étaient racontés, quelque peu survolés. Cela m’a gênée et ne m’a pas permis de m’attacher pleinement aux figures féminines. Il m’a manqué une pointe d’émotion dans les épreuves qu’elles traversent, même si l’ensemble de l’histoire est touchante. L’accumulation des secrets vient entraver l’équilibre d’ensemble. Les épreuves sont si nombreuses que la crédibilité des secrets est légèrement ébranlée.

C’est dans l’ensemble, un roman agréable mais qui ne ma laissera pas un souvenir impérissable. Dans cette tranche historique, j’ai lu des romans plus passionnant.

Mon évaluation : ♥ ♥ ♥

Les tortues ne fêtent pas Noël sous la neige de Sophie JOMAIN : JOYEUX NOËL à tous !

Le résumé des éditions CHARLESTON – 19 octobre 2021 : Rosalie Ernst est formelle, les tortues ne fêtent pas Noël sous la neige. Adieu marrons chauds, bredele et paysages enneigés, ici c’est cocotiers, sable fin et riches propriétaires blasés. Saint-Barthélemy c’est 24 km2 perdus au milieu des Caraïbes, l’île de tous les possibles et des rencontres les plus inattendues.

J’en sais peu sur l’histoire, la problématique de l’héroïne, le contenu de l’histoire. Pourtant, ce sont les yeux fermés que je me plonge dans ce romans de Noël. Avec Sophie JOMAIN, j’ai peu de chance d’être déçue. Cette auteure fait partie de mes chouchous. Je suis prête pour vibrer, pour vivre des émotions… mes copines blogueuses ont été convaincues, je peux leur faire confiance.

Chapitre 1 : Rosalie Ernst n’est plus en Alsace. Elle vit sur l’île de Saint Barthélémy. Donc, pas de chocolat chaud, pas de neige, pas de jolies décorations, encore moins un épicéa ! Ce n’est pas le bagne, quand même mais… le défi pour Sophie JOMAIN ? Nous apportez magie, bonheur et impression de vivre un moment unique… à Noël.

Quelques chapitres plus tard : Rosalie a rencontré Santa Claus, ses lutins et mère Noël… impossible ! Vraiment ? C’est avec humour et un clin d’œil particulièrement amusé que l’auteure nous emmène dans son monde. Sophie JOMAIN nous fabrique une histoire de renaissance loin de la métropole avec des personnages hauts en couleurs, charmants. Et les miracles de Noël, me demandez-vous ? Ils sont aussi présents ; je les ai acceptés sans une once de scepticisme… car… tout le monde le sait : à Noël, tout est possible, y compris les vœux les plus fous.

L’histoire pétille, les personnages sont dynamiques, le cadre est conforme à mes représentations. Je revois des paysages que j’ai croisés : ils remuent des souvenirs. La romance est toute mignonne, conforme à ce que j’attendais, ni plus, ni moins. Le livre se lit presque d’une traite. A la fin, je ne peux que m’exclamer « JOYEUX NOÊL ! » et que la fête soit réussie pour chacun(e) de vous. Que vos rêves se réalisent ! Que ces moments vous apportent le bonheur et la paix ! Profitez bien…

Mon évaluation : ♥ ♥ ♥