Mon ressenti est super positif : j’ai réalisé 12 lectures sur les 16 envisagées. J’ai préféré la sélection de nouveautés ou de parutions récentes, contrairement au COLD WINTER CHALLENGE où j’ai souhaité vider ma pile de livres.
Voici les évaluations de mes lectures pour chaque menu et pour chaque sous-catégories :
Menu : PRINTEMPS FLORISSANT : 4 LECTURES
– L’eau des roses (romances, feel-good, chick-lit) :A l’horizon, l’amour de Sarah MORGAN – ♥♥♥ 1/2 ♥
– Mauvaises herbes (Fantasy, fantastique, Science-fiction) : pour cette catégorie, je n’ai pas été inspirée par mon choix. Je le remets donc à plus tard…
Menu : ESCAPADE PRINTANIERE : 2 LECTURES
-👍 👍 : Promenade dans les champs de trèfles (série de Mangas, BD, graphiques) : Madeleine, résistante, la rose dégoupillée, BD de RIFFAUD Madeleine (Auteure et héroïne de cette histoire), JD MORVAN (Auteur) et de Dominique BERTAIL (Illustrateur) : ♥♥♥♥
– Voyage en Asie (Auteur(e) asiatiqueou se déroulant en Asie) : Dans le court délai du challenge, il a fallu que je sélectionne les romans. Celui-ci est aussi remis à plus tard car il m’attire beaucoup.
– Vider les valises (un livre non lu lors des précédents challenges) : La Petite Fadette de George SAND : ♥♥♥
Menu : LAPIN DE PÂQUES : 4 LECTURES
– Le pudding à l’arsenic (Policiers, thrillers, livres à suspense, page-turner) Oiseau de proie de Lucy BANKS peut aussi entrer dans dans catégorie avec son oiseau boucher, tout noir et l’histoire d’Ana :
– A midi sonnent les cloches (Jeunesse, contes etlégendes) : Three Sisters : Tome 1 ( ♥♥♥) et Tome 2(♥♥♥ 1/2 ♥) du gardien des Lochs
– Les œufs de Fabergé (histoire se déroulant à une autre époque, voyage dans le temps) : Une héritère en cavage de Julia QUINN : ♥♥ 1/2 ♥
Menu : BOM-YDA : 2 LECTURES
– House of Yi (Guerriers, royautéet aventure)
– Feel the rythm of Korea (Musique, artiste et cinéma) : La Mélodie des jours de Lorraine FOUCHET – COUP de COEUR ♥♥♥♥♥ (et aussi coup de coeur musical : Qui l’eut cru ?)
Nouveau roman de Ruta SEPETYS : je réponds « présente ! » avec un grand plaisir de me replonger dans un nouveau pan de l’Histoire, avec des personnages toujours aussi passionnants. Cette fois, je me souviens de cette période historique : 1989. Je suis capable de parler de la chute du mur de Berlin, de l’effondrement de l’est, et du couple Ceausescu qui a été exécuté d’une manière assez expéditive et surtout, (ce qui m’a marqué) des orphelinats (ce qui est évoqué dans les notes supplémentaires à la fin du livre). Les médias avaient largement occupé les ondes et les écrans. Nous savions, en cette fin du 20ème siècle que le monde venait d’aborder une nouvelle phase : les blocs est ouest s’effondraient : le communisme entamait son dernier souffle de vie.
Le résumé de GALLIMARD JEUNE – 02 mars 2023 : Bucarest, octobre 1989.Lycéen, passionné de cinéma américain, Cristian Florescu rêve de devenir écrivain… mais dans la Roumanie de Ceausescu, même le rêve peut être dangereux. Le jour où il est convoqué par la Securitate, Cristian doit faire un choix impossible : perdre ceux qu’il aime ou travailler pour la police secrète. Devenu informateur, il prend tous les risques pour tenter de changer le régime de l’intérieur. Quand la radio clandestine annonce la chute imminente des États communistes voisins, le vent de l’espoir souffle pour Cristian… Mais quel est le prix de la liberté ?
Le contexte est passionnant. Dans cette nouvelle aventure, Ruta SEPETYS nous plonge en Roumanie, dans la deuxième partie du 20ème siècle, au coeur de complots, de trahisons et de l’espionnage. Il règne un climat de suspicion qui m’a incitée à la vigilance dans ma lecture.
Dans ce récit, la narration est menée par un seul personnage : un adolescent, Cristian, qui se méfie de tout et de tous. Bien sûr, cette seule voix est une stratégie pour ne pas nous donner accès à tous les esprits. Ainsi nous restons dans l’ignorance du qui espionne ? qui trahit ? L’ambiance est loin d’être sereine. Comme Cristian, nous tombons, tout en empathie, dans l’angoisse, la peur, la suspicion.
Les chapitres sont assez courts. Ils filent à toute allure. Le rythme est rapide. L’auteure choisit de faire monter le suspense en plaçant à chaque fin de chapitre un mystère, un questionnement ou une situation stressante. Cela fonctionne bien.
Le héros me convainc de bout en bout. Son regard m’oriente, malgré sa jeunesse (et moi, ma maturité !), sa naïveté ou son innocente. Ses angoisses sont devenues les miennes, ses questions mes interrogations.
L’intrigue est bien ficelée : elle alterne le point de vue du lycéen avec des rapports d’espionnage écrits par une figure inconnue qui est fortement bien renseignée sur les faits et gestes de Cristian. J’ai supposé que le traitre était forcément un proche, un être aimé, une personne que le jeune estime et qui a dû être sacrément malmenée pour agir contre lui et contre les siens. Celle-ci était sans doute celle que j’attendais le moins…
J’ai bien aimé le mystère qui s’amplifie à chaque page. J’ai été manipulée du début à la fin : j’ai apprécié me tromper, tomber et me relever avec Cristian. Il y a quelque chose de passionnant à imaginer être berné et une certaine satisfaction à constater que l’auteure maîtrise parfaitement son art.
Ce roman est un grand plaisir, comme chaque histoire racontée par Ruta SEPETYS. Ici, j’identifie parfaitement un roman jeunesse, destiné à un public jeune. Pour une fois, il m’a fait moins l’effet de m’être destiné (d’où, aujourd’hui, les quatre coeurs mais pas le coup de coeur).
C’est ma deuxième lecture pour le BLOSSOM SPRING CHALLENGE 2023 .
Dans la sous-catégorie ESCAPADE PRINTANIERE, j’ai découvert Madeleine, résistante, la rose dégoupillée, le premier tome de la Bande dessinée de RIFFAUD Madeleine (Auteure et héroïne de cette histoire), JD MORVAN (Auteur) et de Dominique BERTAIL (Illustrateur).
La découverte est intéressante puisqu’elle me donne envie de poursuivre l’aventure auprès de cette jeune femme, Madeleine.
Le témoignage est autobiographique, je le comprends largement en entrant et en lisant la BD. Madeleine RIFFAUD est une résistante française, encore de notre monde, témoin de cette période de lutte contre l’oppression allemande.
Dans ce premier tome, j’y découvre une enfant bien accompagnée et éduquée par ses deux parents instituteurs. Les images me permettent de me représenter la campagne de son enfance, ses compagnons, son attachement à son grand-père et aux siens, son innocence aussi.
Là où est tout l’intérêt de ce récit et toute sa réussite (selon moi) est dans l’évocation de cette auteure âgée : elle nous livre son passé et sa jeunesse, son expérience et son regard sur une époque annonciatrice de désastres et de terreurs. La narratrice (et l’auteure) nous offre ses pensées et son ressenti : elle anticipe sur l’avenir de cette jeune fille (presque insouciante) et nous donne l’envie de poursuivre nos lectures au-delà de ce premier tome introductif.
J’ai aimé les illustrations dans les tons passés et bleutés. Les décors sont expressifs. L’ambiance est importante au-delà des personnages. C’est tout un monde qui est en mutation… une réalité de vie en métamorphose.
L’histoire est coupée par des temps que les auteurs ont certainement souhaité être des temps de pause ou de réflexion : j’ai gravi pas à pas chaque étape. Tantôt les pages étaient denses d’images, de paroles et de détails, tantôt elles offraient un temps de contemplation. A ce moment, l’immensité s’impose par son vide, par la nature, par l’attente de quelque chose. La bande dessinée est rythmée avec une foule d’informations alternée à un presque vide qui a tout son sens.
J’ai hâte de poursuivre la lecture et lire comment Madaleine fait ses preuves dans la résistance. Si le premier album de la série est relativement doux et serein, j’imagine que le pire (annoncé) est à venir…
Le tome 2 semble être annoncé pour juin 2023. Alors patience… Mon évaluation : ♥♥♥♥
Le résumé des éditions POCKET – 04 juin 2015 : Une vaste fresque épistolaire couvrant deux continents et deux guerres mondiales, qui invite au voyage et célèbre le pouvoir des mots. 1912. Sur la petite île de Skye au large de l’Écosse, la poétesse Elspeth Dunn reçoit la lettre d’un admirateur, David Graham, un étudiant américain. Au fil de leur correspondance, sans jamais s’être rencontrés, les deux jeunes gens se lient d’une intense amitié, qui ne demande qu’à devenir amour… 1940. À Edimbourg, alors que la guerre fait rage, Margaret découvre dans la maison familiale une pile de courrier adressé à une certaine Sue. Le lendemain, après une sombre dispute, sa mère disparaît. Avec pour seul indice une lettre écrite en 1915, Margaret va tenter de la retrouver et lever le voile sur les mystères qui entourent sa vie.
J’ai fait des pieds et des mains pour trouver ce roman et pour l’avoir sous les yeux. Je le voyais partout… Je le désirais : je l’ai. Je l’ai lu.
Ce roman est une suite d’échanges. Les lettres se succèdent entre Sue, la poétesse, et Davey, un jeune américain intrépide. De prime abord, admirative, la correspondance devient intime jusqu’à se transformer en missives amoureuses et passionnées. La première guerre mondiale gronde. Les deux amants sont éloignés alors que le conflit s’intensifie.
J’ai vibré pour ces deux personnages singuliers qu’un océan séparait. J’étais curieuse de cette relation et surtout de leur rencontre et du lien qu’ils allaient tisser. L’histoire de David Graham et d’Elspeth Dunn est inattendue et charmante. Les échanges de lettres sont fluides. L’intensité monte au fil de leur amour.
En parallèle, au début de la seconde guerre mondiale, Margaret, la fille de Sue/Elspeth, entreprend une correspondance avec Paul. Elle lui fait part de son attrait mais aussi du changement d’état de sa mère. C’est à travers ce deuxième lot d’échanges que le premier prend toute son ampleur et sa force.
Les récits sont bien construits. Je comprends l’engouement des lecteurs/lectrices pour ce roman. La couverture que j’ai est à l’image des mots : mélancoliques, poétiques, remplis d’espoirs et d’amours. Le livre est court, intense plus on avance vers le dénouement. La fin est belle. Les lettres deviennent plus brèves, plus urgentes, créant l’impatience et le trouble chez le lecteur/ la lectrice (que je suis).
Je ne suis pas habituée à ce genre : les relations épistolaires. Celle-ci fut une agréable expérience. C’est un beau roman.
J’ai repéré ce challenge sur le blog de Light and Smell qui vient de s’inscrire dans ce défi récemment, une manière comme une autre de me tenter… car j’ai très envie de combattre mes à priori et souvenirs d’adolescente qui n’avait pas envie de lire ce qu’on lui imposait.
Pour avoir l’inspiration et la motivation, je me suis donc inscrite sur le groupe FB de VivreLivre : j’ai besoin de trouver l’inspiration et de préciser mes désirs de lecture.
Pour ce challenge, je ne me fixe donc aucun objectif (inutile d’imaginer lire x livres par mois ou à l’année…). Je vais simplement essayer de trouver le plaisir de lire des œuvres qui datent d’avant 1970… et plus anciennes encore. Je ne ferai que les bilans après coups. Je ne rédigerai pas de projections sur l’année (inutile de se mettre la pression !)… car ce challenge me tient à coeur. J’ai très envie de combattre mes peurs des grandes œuvres littéraires et de la grande Littérature… des grands auteurs… de ces écrivains célèbres, mémorables, inoubliables malgré le temps qui passent et les siècles qui défilent.
Je suis ouverte à vos connaissances et à vos expériences… je suis sûre que vous aurez de bons conseils et de belles propositions à me suggérer si vous sentez que certains livres cadrent avec mes lectures préférées.
Mon bilan pour JANVIER 2023 est un peu tronqué puisque je ne savais pas en début d’année que je participerai à 2023 SERA CLASSIQUE… mais le désir était là. Alors autant l’exploiter !
J’imagine que ce CHALLENGE est aussi là pour ressortir de ma PAL et de mes étagères les histoires qui m’appellent – Seront-ce mes futures lectures ? Prochain bilan fin février ou début mars.
Je remercie l’auteure, les éditions JC LATTES et NetGalley pour cette lecture offerte en échange d’une chronique.
Le résumé des Editions JC LATTES – 11 janvier 2023 : Londres, 1850. Par une nuit glaciale, un bébé est abandonné devant les grilles d’un parc. Sauvée par un jeune policier, la petite fille est emmenée à l’hospice des Enfants trouvés. Après des années d’un traitement cruel et brutal, Lily retrouve sa liberté dans le Londres de l’époque victorienne. Pourtant elle cache un terrible secret… Quand Lily et le policier se rencontrent à nouveau, elle est convaincue qu’il détient la clé de son bonheur. Mais ne pourrait-il tout aussi bien être celui qui découvrira son crime, la condamnant ainsi à mort ?
Je pensais me passionner pour ce roman. Il contenait les ingrédients que j’affectionne : un abandon, la question des origines et de la filiation, une rencontre (des rencontres qui marquent un coeur et un esprit), un secret (des secrets) et certainement une romance. Mais non, ce ne fut pas une lecture passion.
La lecture fut longue pour moi. J’ai trouvé que l’histoire peinait à débuter : mon intérêt vrai a commencé vers la moitié du livre.
Deux temps se dégagent de la narration : l’enfance de Lily et la vie présente de Lily, adulte.
L’enfant est innocente, elle vit au jour le jour son expérience de la vie. L’abandon de sa mère, dans un premier temps. Le recueil du policier. La vie insouciante dans la ferme des Freux. Puis le retour à la réalité : l’orphelinat.
Lily est adulte et moins sereine. Elle avoue d’emblée être une meurtrière et sait qu’elle doit payer son acte. Le ton est donné mais l’intrigue peine à s’étoffer, de mon point de vue. La narration prend le pas sur cette situation explosive : j’avais hâte d’entrer davantage dans le vif de l’accusation et du jugement. J’ai regretté d’avancer en aveugle dans les histoires sans connaître son erreur, son fardeau, son odieux crime et le verdict de sa vengeance.
J’ai toujours douté d’avoir une héroïne brutale, malsaine ou méchante. L’image que me renvoyait les deux narrations entrait en conflit avec celle donnée au tout début du roman. Impossible pour moi d’adhérer à l’idée qu’elle soit un assassin… l’image ne cadrait pas avec l’accusation.
Décrire l’enfance de Lily fut certes nécessaire. Cela permettait de cerner la personnalité de la jeune femme. Cependant, tous ces passages manquent un peu de piment, à mon goût. Quant aux recherches de Lily adulte, j’avoue que, là encore, je ne suis pas tout à fait conquise par le bien fondé de certaines quêtes et rencontres, ni par les événements qui balisent son parcours.
Quant à la fin, elle me laisse dans l’expectative. Une attente et plusieurs questionnements. Le roman se clôt à un moment où j’attendais le verdict de la vengeance de Lily. En fait, le dénouement est différent de celui que j’imaginais.
Au final, c’est une lecture mitigée : la difficile confrontation entre mes attendus et la réalité de l’œuvre. Je ne suis pas totalement entrée dans ce roman. J’en ressors sans enthousiasme mais les expériences de lecture sont toujours riches et apportent leur part de réflexion.
Fin janvier 2023 : je clos mon CHALLENGE COLD WINTER 2022 avec un sentiment de franc succès et de fierté.
J’ai largement rempli mon contrat (passé avec moi-même). C’est même la première fois que j’établis une liste de livres à lire, que je la respecte autant et que cette PAL dictée ne me procure aucun ennui. En temps normal, je déteste « l’obligation de lire » et la contrainte. Souvent, mon intérêt dévie vers d’autres lectures, d’autres horizons, si bien que je finis par abandonner.
Ce challenge m’a permis de lire des livres que je projetais de lire (un jour… lointain… plus tard…) mais qui s’étaient perdus au fin fond des oublis et de ma mémoire. Entre deux, j’ai même trouvé des lectures nouvelles qui pouvaient être incluses dans les sous-catégories (lectures qui se sont révélées comme des COUPS de COEUR). Il m’a donné la possibilité de varier les genres (alors que les années précédentes je visais essentiellement des romances autour de la féérie de Noël). Cette variété m’a évité de sombrer dans l’ennui, une fois les fêtes passées et la magie de Noël derrière moi. J’ai eu des coups de coeur, (plus que je ne les aurais imaginés), des lectures très agréables. J’ai découvert un nouveau genre : la BD. J’ai ouvert une nouvelle catégorie dans le menu de mon blog (Historiques).
J’ai validé tous les menus, toutes les sous-catégories, lisant au moins un livre pour chacun et chacune. Une seule histoire sera différée : La véritable histoire de Noël, peut-être à l’année prochaine…
Pour ce CHALLENGE, en deux mois, j’ai donc lu 18 livres avec motivation, joie et plaisir… Ce qui fait un beau bilan hivernal. Et vous, quelle est votre évaluation ? Quel est votre prochain défi ou challenge ?
Ce roman que j’ai sélectionné dans ma PAL spécialement pour le CHALLENGE COLD WINTER 2022 est une véritable mine d’informations pour les amoureux de cette période historique. Deux éclairages nous sont offert par la voix de Magda, la secrétaire d’Himmler et par la voix de sa petite fille, Nina.
Magda m’apparaît en premier comme une jeune allemande ambitieuse, sensible et hostile au fascisme-nazisme. Elle vit pendant la seconde guerre mondiale. Sa famille défend les valeurs communistes. Elle est, au début du roman, un personnage commun qui acquiert un rôle « privilégié ». puis devient le témoin du machiavélisme des Nazis et plus particulièrement de Himmler. Chez son premier patron, celui qui la recrute et celui qui décèle en elle sa véritable appartenance, (un chef d’entreprise allemand, sous la coupe apparente du régime nazi) je retrouve la personnalité et le charisme du célèbre M. SCHINDLER (de la liste de Schindler). Cependant, le rôle du personnage altruiste et charitable est moins l’objet de ce roman : c’est à travers les yeux de Magda que nous prenons connaissance des faits et des plans d’extermination des Juifs, communistes et autres populations anéanties par le régime et par Hitler.
Nina, sa petite fille, grandit en RDA (République Démocratique d’Allemagne) à une époque où l’Allemagne n’est pas unifiée et où deux camps s’opposent (deux mondes aussi) : l’Ouest et l’Est, le capitalisme et le communisme. Pour avoir connu, à l’âge à peu près similaire de Nina, la chute du Mur de Berlin et l’effondrement du communisme, j’avoue que ce regard sur le monde m’a beaucoup intéressée. Certes, le roman est trop court pour que cette vision soit fine et précise mais j’ai rarement lu cette expérience dans les histoires. C’est une période peu évoquée, sans doute encore un peu taboue… Berlin a un tout nouvel attrait pour moi : j’aimerais bien vagabonder dans cette capitale et observer les stigmates de cette séparation et des restes de ces deux mondes si affreusement opposés.
Revenons à Magda et Nina. Leur histoire est passionnante. L’alternance entre les deux vies donne envie d’en savoir plus et nous oblige à dévorer le roman. Les destinées des deux jeunes femmes sont assez similaires : j’aurais aimé plus de divergences. Le contexte est bien retracé et décrit. Le point de rupture entre Magda et Nina, la maison-Tour, est assez bien trouvé. J’aurais presque aimé que le titre soit davantage centré sur la maison que sur le statut unique de Magda.
L’histoire de Magda a accaparé toute mon attention et mon intérêt tout au long du roman. Celle de Nina m’a paru secondaire et moins palpitante. Les chapitres de ce roman (pas plus de 18 chapitres) sont longs, assez denses. Ils m’ont obligée à prolonger ma lecture pour rester concentrée sur le récit et pour comprendre chaque étape de la vie de la secrétaire. La plupart évoque le passé de Magda. Nina permet de clore l’histoire et de faire la lumière sur les non-dits et le secret d’une période sombre et terrible.
La problématique des responsabilités des crimes contre l’humanité – thème central évoqué par le titre – est habilement détournée. Au cours du roman, Magda est assez vite « blanchie ». Si aux yeux de sa petite-fille, la lumière sur sa vie et ses responsabilités est floue, nous, lecteurs, nous attendons le moment où Magda se déculpabilisera de ses actes et de ses décisions passées.
Le roman se clôture sur un « petit retournement » de situation (que je pressentais…) : une fin romanesque qui adoucit le côté obscur et terrifiant de cette période de guerre et de haine. Les faits historiques m’ont beaucoup plus passionnés que le devenir des personnages (un aboutissement qu’on imagine forcément éthique et positif).
Ce roman est assez remarquable, passionnant, pour les côtés historiques qu’il évoque, pour ces deux périodes qu’il décrit à travers le vécu de Nina et Magda. Il pourrait être encore plus riche avec davantage de détails sur la police (la Stasi) de RDA, l’espionnage et les complots politiques. L’auteure, Catherine HOKIN, a choisi de traiter l’expérience unique de deux personnages féminins. Le choix est intéressant. J’ai beaucoup aimé ce regard.
Mon évaluation : ♥♥♥ 1/2 ♥
Le résumé de CITY EDITIONS – 22 juin 2022 : La vie de Magda, une jeune secrétaire allemande, bascule le jour où elle entre au service de Himmler, le chef des SS. Les journées s’enchaînent : envoyer des invitations pour des réceptions, demander des devis pour la construction de camps de concentration et obéir à un homme qu’elle méprise. Mais en secret, Magda mène une double vie. Le soir, elle entre dans la clandestinité et travaille pour la Résistance. Un jeu dangereux où la jeune femme risque la mort à chaque instant. Mais c’est le prix à payer pour protéger l’homme qu’elle aime, un résistant qui combat le nazisme… Quarante ans plus tard, sa petite-fille Nina découvre des documents troublants datant de la Seconde Guerre mondiale. Dans les ruines d’un passé que sa grand-mère a tenté d’oublier, elle lève peu à peu le voile sur les mystères de l’histoire familiale. Des secrets qui vont bouleverser sa vie à tout jamais…
Le résumé des éditions AMAZON CROSSING – 22 novembre 2022 : Pendant la Grande Guerre, Emily Bryce, jeune Anglaise de vingt et un ans, rencontre un beau pilote australien qui la persuade de s’engager. Peu de temps après, elle accepte sa demande en mariage. Lorsqu’il est renvoyé au front, Emily se porte volontaire comme « Fille de la Terre » dans un domaine du Devonshire. Elle y découvre le journal intime d’une guérisseuse experte dans les herbes médicinales. Ce journal, ainsi qu’un jardin aux pouvoir miraculeux l’aideront à se remettre d’une grande tragédie. Elle se découvre alors une vocation qui la fera passer près d’un nouveau drame, mais la conduira vers son destin.
Je suis toujours dans le CHALLENGE COLD WINTER 2022 et j’élimine petit à petit tous les livres de ma Pile à Lire. Aujourd’hui, je coche une lecture terminée : La victoire d’Emily de Rhys BOWEN.
Parmi les one-shot de l’auteure, ce roman est peut-être celui qui m’a le moins embarquée et le moins touchée alors que la lecture est convenable et l’ensemble satisfaisant.
J’ai particulièrement aimé L’enfant toscan, Les carnets de Venise, Farleigh Field. L’esprit de ces quatre romans reste similaire et les périodes historiques restent communes : une romance qui surmonte les première et seconde guerres mondiales avec une histoire parallèle qui se déroule dans le passé et qui donne une résonnance particulière au vécu de la principale héroïne.
Cette histoire parallèle dans La victoire d’Emily, une herboriste sorcière au destin dramatique à en croire l’imaginaire du village, n’est pas une intrigue secondaire importante mais au fur et à mesure du roman, elle accapare mon attention pour offrir une chute et un point de conclusion agréables à ce récit.
Emily est une jeune fille de bonne famille qui désire participer à l’effort de guerre. Elle cherche à devenir utile alors que tous les hommes sont partis se battre (et mourir) sur le front et dans les tranchées. Son aventure se déroule dans le Devonshire. Emily est Fille de Terre contre la volonté et les aspirations de ses parents. Elle prend son destin en main, s’exilant loin de l’autorité de sa famille, affrontant les obstacles du quotidien et ses choix personnels.
C’est une histoire assez fleur bleue, assez prévisible, sans réelle tension. J’ai anticipé sans effort chaque étape de son expérience, désirant ardemment être surprise pour finalement être charmée par la fin du roman (et surtout par la chute de la deuxième intrigue).
Ce livre me rappelle un autre déroulé du même genre, le choix d’Agneta – Les héritières de Löwenhof., histoire qui ne m’a pas passionnée mais qui a charmé beaucoup de lectrices. J’éprouve forcément une pointe de déception en lisant ce genre de romans mais inévitablement je les recherche pour découvrir la passion et le plaisir des grandes destinées. Ici, c’est une destinée qui est divertissante mais qui manque d’émotions. Mon coeur n’a pas palpité mais le pouvait-il après l’intensité du livre précédent (On était des loups) ?
Mon évaluation : ♥♥♥. Une lecture agréable qui favorise la détente.
J’ai lu La Part des Flammesde Gaëlle NOHANT, un roman qui n’était pas loin de m’évoquer la série Le Bal de la charité. Le souvenir de cette histoire reste forte et indélébile dans mon esprit et dans mon coeur. Je n’ai pu résister à ce nouveau livre de l’auteure, d’autant plus qu’il parlait des camps de concentration et des objets laissés derrière toutes ces populations décimées par les Nazis, traces qu’il fallait restituer aux descendants.
Le résumé des éditions GRASSET – 04 janvier 2023 : Au cœur de l’Allemagne, l’International Tracing Service est le plus grand centre de documentation sur les persécutions nazies. La jeune Irène y trouve un emploi en 1990 et se découvre une vocation pour le travail d’investigation. Méticuleuse, obsessionnelle, elle se laisse happer par ses dossiers, au regret de son fils qu’elle élève seule depuis son divorce d’avec son mari allemand. A l’automne 2016, Irène se voit confier une mission inédite : restituer les milliers d’objets dont le centre a hérité à la libération des camps. Un Pierrot de tissu terni, un médaillon, un mouchoir brodé… Chaque objet, même modeste, renferme ses secrets. Il faut retrouver la trace de son propriétaire déporté, afin de remettre à ses descendants le souvenir de leur parent. Au fil de ses enquêtes, Irène se heurte aux mystères du Centre et à son propre passé. Cherchant les disparus, elle rencontre ses contemporains qui la bouleversent et la guident, de Varsovie à Paris et Berlin, en passant par Thessalonique ou l’Argentine. Au bout du chemin, comment les vivants recevront-ils ces objets hantés ?
Si le titre du roman semble peu aisé à mémoriser du premier coup, il n’en est rien du contenu de cette histoire. L’ensemble est facilement accessible : l’auteure me résume fréquemment l’avancée des recherches d’Irène pour ne pas me perdre.
Irène est le personnage principal au croisement d’intrigues secondaires où, sans le rencontrer, le personnage du passé nous dévoile toute sa force, son charisme, ses actes et son courage. Suivre ces fils narratifs a été une très belle aventure pour moi, très différente des romans sur le même thème, passionnante et émouvante. Ne pas le lire aurait été une pure omission. il est formidable, exceptionnel et fort attachant.
L’écriture est fluide. La plume de l’auteure est remarquable et dès les premiers mots, l’ambiance est là, pesante, angoissante mais réaliste.
Les rencontres d’Irène vont l’aider à donner du sens à son parcours. C’est un superbe roman qui fera longtemps battre mon coeur. et qui a secoué mon esprit.
Ewa, Wita et Lazar sont des victimes du passé qui permettent de revenir sur les crimes des Nazis, sur l’insupportable destinée des populations juives, polonaises ou non aryennes. Ce livre permet de remémorer les horreurs subies mais, fait exceptionnel, me permet de comprendre un contexte après-guerre que je ceranis mal. Entre le désir de mémoire et la volonté de dépasser toutes ces horreurs, les Alliés ont réalisé des choix (politiques, éthiques) qui ne sont pas sans conséquences. J’ai beaucoup appris avec ce roman. Même si les enquêtes d’Irène et les personnages sont fictifs, une part de vérité est présente. Toutes ces nouvelles connaissances que Gaëlle NOHANT m’apporte m’ouvrent un regard neuf sur ce que moi j’ai vécu enfant et jeune adolescente. Mon regard sur le monde actuel ne sera jamais plus identique à celui que j’avais avant. Je pense que je relirai ce livre pour encore mieux mesurer l’impact social et historique de tous ces événements.
Je remercie NetGalley et les éditions GRASSET pour cette exceptionnelle lecture et pour ce roman si remarquable.
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