Un destin sauvage, si sauvage d’Inga VESPER

Je me souviens de ma première expérience de lecture auprès d’Inga VESPER : Un long, si long après-midi, une belle découverte ! A peine sorti, j’ai sollicité le nouveau roman, Un destin sauvage, si sauvage avec curiosité et impatience.

Je remercie l’auteure, les éditions de la MARTINIERES et NetGalley pour ce service de presse.

Le résumé des éditions de la MARTINIERE – 2 juin 2023 : Cornelia est le genre de femme qui dérange, dans le sud des États-Unis des années 1930.
Tenancière d’un hôtel peuplé de vagabonds et de bons à rien, elle doit fuir son village, la vengeance au corps. Elle le sait, elle reviendra, plus forte. « Et ils paieront pour ce qu’ils ont fait. »
Quarante ans plus tard, en 1970, sa petite fille est une hippie déboussolée. Une mort suspecte survient, qu’elle sait liée au secret de la disparition de sa grand-mère dans les montagnes entourant Boldville, en 1934.

Dans ce nouveau roman, on change de contexte. On garde les Etats Unis d’Amérique, la question de la place de la femme, on change d’époque et on entre dans la période Hippie. Cette histoire présente une ambiance particulière, superbement décrite, entre une ville construite à partir de la conquête de l’Ouest, Boldville, et la ruée vers l’or et une communauté nomade, avide de liberté et de paix. L’ambiance rendue est conforme à mes représentations et plus encore, les images se forment sans effort dans mon esprit et j’hume sans difficulté les odeurs des feux de camp, de la bière et des joints qui se mêlent. L’immersion est complète !

Trois femmes monopolisent mon attention : Cornelia qui ouvre le récit, Joanna, une jeune femme au foyer victime de la violence de son mari policier et Lauren, la petite fille hippie. Les voix s’enchevêtrent, élucidant petit à petit le passé et les circonstances de la mort de Mike, un jeune homme curieux sans histoire.

Dans cette ambiance de contestation et d’idéaux déçus, des légendes planent, de vieilles rumeurs qui suspectent l’existence d’une mine d’or. Des morts et des disparitions entourent les vestiges d’un passé qu’on ne sait pas vraiment s’il a été vécu ou imaginé.

De nombreux personnages étoffent le récit. Joanna qui fuit son mari questionne ces rencontres, les non-dits et les secrets qui sous-tendent leurs discours. Certains mentent, d’autres omettent de révéler ce qu’ils savent. Angoisse de la représaille ? Peur du regard d’autrui ? Cela crée une intrigue dense et riche que je n’ai pas envie de lâcher.

Parfois, les prénoms et les surnoms compliquent ma lecture mais tout est une question de point de vue. Il faut que je tienne compte du narrateur et de son regard, de son appartenance et à qui il se confronte. Je finis par m’habituer…

La temporalité est aussi vecteur d’interrogations chez moi : finalement, deux temps marquent les découvertes de Cornelia. Dans l’ensemble, je me suis assez bien repérée dans la narration et les révélations.

C’est un roman palpitant. L’auteure a su quitter le contexte de son précédent livre pour recréer un univers à part avec des personnages bien distincts et aux aspirations puissantes. La question de la place de la femme dans la société ou dans la communauté est toujours à l’honneur. J’ai aimé ces héroïnes du passé, modernes et pleines de convictions, qui se cherchent dans une société où la voix de l’homme domine.

Je suivrai Inga VESPER avec attention. Sa plume et ses œuvres ne sont pas sans me rappeler celles de Laurence PEYRIN. Avec un contexte toujours fort bien décrit et une intrigue différente mais passionnante à chaque nouveau livre, j’espère bientôt lire un nouveau roman de cette écrivaine.

Mon évaluation : ♥ ♥ ♥ ♥