Archives pour la catégorie J’ai lu… J’ai donné mon avis

Une enquête de Beatrice Hyde-Clare : Une scandaleuse supercherie

Il y a quelque temps, j’ai commencé cette série. J’ai eu une belle surprise et un coup de foudre pour Une enquête de Beatrice HYDE-CARE et le tome 1 (une fois n’est pas coutume pour un début…) : Une insolente curiosité.
Quelle somptueuse découverte ! Quelle adorable héroïne ! Quelle attachante enquête ! L’humour est bien au rendez-vous… La pointe de mystère est non négligeable mais la relation Bea et Duc de KESGRAVE, absolument délicieuse…

Le résumé des éditions 10 / 18 – 05 octobre 2023 : C’est décidé, Beatrice Hyde-Clare en a fini avec les enquêtes trépidantes. Jusqu’à ce qu’un homme tombe raide mort à ses pieds…
Miss Beatrice Hyde-Clare est bien décidée à ne plus jamais se mêler de ce qui ne la regarde pas. Donc, quand un dandy s’écroule raide mort à ses pieds, elle ne ressent aucune envie d’enquêter. Vraiment aucune. Sauf que l’arme du crime lui est étrangement familière… Voilà Bea en route pour le British Museum pour confirmer ses soupçons ! Et, surprise : le duc de Kesgrave apparaît comme par magie à ses côtés.

Le deuxième tome est tout aussi adorable, insolent et drôle : Béatrice se découvre bien plus attrayante et certainement intelligente, bien plus que ce qu’on a bien voulu lui laisser croire depuis qu’elle est orpheline et dépendante de sa tante Vera et de son oncle Horace Hyde-Clare. Il se pourrait même que cette nouvelle personnalité révélée lui donne des ailes pour ouvrir son coeur et son esprit.

Voilà donc un second coup de coeur pour moi car tout (absolument tout) m’a plu dans ce deuxième opus : les joutes verbales, la progression des personnalités, la transformation des relations (surtout celle de Béa et du duc), la drôlerie des situations et des raisonnements de notre héroïne, l’enquête, elle-même, simple mais ficelée avec intelligence et parfaitement intégrée dans le récit.
Même les personnages secondaires prennent de l’ampleur, de l’importante et de la consistance… Je jubile en pensant à la suite des aventures de cette célibataire vieille fille de 26 ans !

J’ai aussi bien apprécié les phrases résumées qui parsèment le récit, tout en discrétion et sans lourdeur. Ici, je n’ai pas un bloc de rappels qui occupe les premières pages. Les souvenirs de l’intrigue précédente sont posés à bon escient, lorsque c’est utile.

Et, cerise sur le gâteau… J’ai adoré toutes les pensées et réflexions de Bea, ses analyses parfois erronées mais tellement convaincues, ses introspections, ses analyses et ses interprétations des comportements du Duc. Lynn MESSINA, l’auteure, nous immerge parfaitement dans son esprit et sa logique. On aurait tendance à prendre pour argent comptant toutes ses idées alors qu’au fond de nous, nous savons que les sentiments se développent de part et d’autres et que parfois l’imagination fantasque et la conscience de cette jeune femme aveuglent ses émotions et les ressentis.

Une scandaleuse supercherie est l’enquête du moment. Le titre est approprié car Bea met en oeuvre toutes les stratégies pour résoudre cette deuxième enquête. Elle ne manque pas de piquant et de sel. La jeune femme se retrouve travestie, indomptable, téméraire. Elle est charmante et toutes les épreuves (cadavre y compris qui tombe sur son chemin) révèle tout ce qui est positif et attrayant en elle… Le Duc ne pourra nous signifier le contraire !

Ha ! (soupir)… quelle adorable série !
Mon évaluation : COUP de COEUR à nouveau !

Là où les souvenirs se révèlent de Delphine GIRAUD

Je remercie NETGALLEY et les éditions FLEUVE EDITIONS pour cette lecture offerte. J’étais curieuse de suivre Delphine GIRAUD après le gros coup de coeur que j’avais eu pour Le manège de la vie.

Le résumé des éditions FLEUVE EDITIONS – 02 mai 2024 : Revivre le passé… pour embrasser le présent.
Thomas pensait avoir oublié les drames de son enfance : la mort de sa mère alors qu’il n’avait pas encore 5 ans, le chagrin immense de son père, les rumeurs sur les causes du décès dont bruissait sa ville natale sans qu’il ne parvienne jamais à discerner la vérité…
Mais le jour où sa vie professionnelle vole en éclats, des bribes de souvenirs lui reviennent. Le choc est dévastateur et le cloue à sa chaise en pleine classe, face à ses élèves. Aussi épuisé qu’effrayé par son état, il demande à son père de le ramener en Bretagne, à Concarneau, le temps de sa convalescence. Deux décennies qu’il n’avait pas remis les pieds là-bas.
Tandis que Thomas renoue avec ses origines, il comprend que sa crise ne s’est pas produite par hasard… Et si le moment était venu de partir en quête de son histoire ?

Je n’ai pas accroché à 100 % à cette nouvelle thématique et à ce nouveau récit. J’en suis la première déçue car j’avais vraiment apprécié le précédent roman de Delphine GIRAUD. Je me suis forcée à avancer dans l’histoire. J’ai mis beaucoup de temps à arriver à la dernière page. L’entrain n’était pas là. Le dénouement m’a paru factice et peu vraisemblable.

La narration est au masculin. Elle s’expose du point de vue de Thomas. Le jeune homme fait un burn-out et décide de revenir sur son passé, mentalement et physiquement. L’histoire révèle ses difficultés professionnelles et livre les secrets de son enfance. Sa maman est décédée. Il cherche la vérité malgré le silence de ses proches.

Le roman aborde des thématiques actuelles : harcèlement scolaire, handicap et tolérance : trouble du spectre autistique, qualité de vie au travail, addiction (alcoolisme) et d’autres, comme l’adoption, la maternité… une vraie richesse pour l’histoire.

L’intrigue m’a parue un peu « tarabiscotée » : j’ai senti la main de l’auteur, les mécanismes sont assez apparents, certainement trop construits et sur-construits. Il existe une succession d’événements qui s’enchaînent, intéressants parce qu’ils brouillent les pistes (le lecteur assiste à multiples rebondissements) mais difficiles à imaginer dans la réalité.

De mon point de vue, le lien entre les deux sœurs m’a paru difficilement concevable. Les décisions manquent de crédibilité. J’aurais multiples contestations à opposer au déroulement de ce passé : l’évasion, la ressemblance, la tromperie sur les personnalités.

Les personnages secondaires, croisés au « hasard », servent fermement l’histoire mais là est tout le sentiment de machination que j’ai éprouvé en terminant le roman. Le scénario est bâti pièce après pièce, tout est réfléchi, tous les détails servent. Mais est-ce bien vraisemblable ?

La Bretagne.
J’avais choisi ce roman pour cette région que j’adore et qui suscite en moi rêves et imagination. Je suis toujours très heureuse de vivre à travers les mots dans ce contexte rural où la mer et le ciel jouent des rôles souvent importants, les traditions, légendes et coutumes aussi. Ici, nulle trace de tous ces détails. Tant pis…
L’auteure a laissé de côté la Bretagne, sa spécificité, ses caractéristiques pour se focaliser sur le lieu de repli de Thomas. Le regroupement de cette communauté est une très habile idée : la volonté des habitants, leurs idéaux et leurs principes : vivre unis, en toute bienveillance, indépendants et solidement tournés vers l’autre. Cela remplace efficacement une région que l’on connaît à travers d’autres romans… D’autant plus, que les personnages voyagent aussi…

C’est mitigée que je sors de ce roman, peu convaincue, éparpillée et avec une envie de passer à autre chose. J’ai terminé le livre. Il ne me laissera pas un souvenir impérissable, seulement un léger sentiment de déception alors que je m’attendais à vivre un nouveau coup de coeur…
Mon évaluation :   1/2

THROWBACK THURSDAY LIVRESQUE : Passage dans le passé

J’ai trouvé ce rendez-vous livresque chez My-Book., qui a poursuivi elle-même l’idée créatrice de Bettie Rose Books.
L’idée est de présenter une ancienne lecture tout en suivant le thème préétabli chaque semaine… que voici :

Le thème me plaît énormément depuis que j’ai découvert la série de Diana GABALDON : Outlander ou le Chardon et le Tartan.

Parmi les romans que j’ai lus, je ne peux que vous conseiller Ce que murmure le vent, roman très proche de la célèbre série. L’histoire est écrite par Amy HARMON qui a un talent incroyable.

Je ne peux m’arrêter sur cet éloge sans promouvoir un autre récit (loin du thème de départ) : je citerai une autre oeuvre de l’écrivaine : La fille qui prenait les armes, récit qui se déroule en pleine guerre d’indépendance américaine.

Amy HARMON sait retracer les contextes historiques : à chaque roman, elle dépeint un nouveau pays, un nouveau conflit et des personnages extraordinaires, attachants et courageux.

Alors vous m’excuserez de déborder et de citer encore Un tourbillon de sable et de cendre, même si le passage dans le passé n’est pas effectué par l’héroïne mais par nous, lecteurs et lectrices…

J’espère qu’Amy HARMON nous prépare d’autres aventures aussi passionnantes… dans un futur proche.
A la semaine prochaine.

THROWBACK THURSDAY LIVRESQUE : Grumpy and sunshine

J’ai trouvé ce rendez-vous livresque chez My-Book., qui a poursuivi elle-même l’idée créatrice de Bettie Rose Books.
L’idée est de présenter une ancienne lecture tout en suivant le thème préétabli chaque semaine… que voici :

Pour ce thème, j’ai une envie irrésistible de vous mettre à l’honneur une romance joyeuse où les personnages sont autant bougons que enchanteurs et généreux… et solaires.

Je voulais vous trouver une jolie romance historique avec des personnages au caractère bien trempé, opposés sur bien des points, mais aimantés par leur coeur… Je n’ai pas réussi à trouver ma perle donc j’attendrai, dans ce genre, la vôtre, car je suis sûre qu’elle sortira quelque part, dans l’une de vos chroniques…

Parmi mes meilleures lectures, je vous invite donc à découvrir le début de cette série : Retour à St Mary Hill de Carine PITOCCHI. L’ambiance est bon enfant, très british, rurale et parfaitement distrayante. Les personnages (principaux et secondaires) sont délicieux. L’héroïne a le tempérament plutôt sombre et le révérend plutôt ensoleillé…

J’ai hâte de lire vos propositions… A très vite !

L’hôtel Nantucket d’Elin HILDERBRAND

Je suis avidement les parutions d’Elin HILDERBRAND depuis la lecture de Pieds nus qui m’a laissé un très beau souvenir plein d’émotions.
Depuis, j’ai lu Un été à Nantucket, Secret d’été, Un si beau jour et Un été pour deux.
Le point commun entre ces romans : l’île de Nantucket qui sert de décor à ces histoires contemporaines.

Je remercie très sincèrement les éditions LES ESCALES qui m’ont ouvert un accès privilège à de multiples romans et qui m’ont offert cette lecture. Merci infiniment.

Le résumé des éditions LES ESCALES – 02 mai 2024 : Un été de soleil, de secrets et de scandales à l’Hôtel Nantucket.
Lizbet Keaton a besoin d’un nouveau départ. Par chance, elle est nommée directrice de l’Hôtel Nantucket, joyau du passé fraîchement restauré. Fragilisée par une rupture douloureuse, Lizbet se jette à corps perdu dans le travail, déterminée à transfomer l’hôtel laissé à l’abandon en un palace luxueux.
Mais malgré le spa haut de gamme et le restaurant étoilé, le passé continue d’habituer les lieux. On dit qu’une femme de chambre, morte tragiquement dans un incendie un siècle auparavant, hante les couloirs… qui bruissent aujourd’hui des secrets du personnel et des manigances des clients.
Pour couronner le tout, le cœur de Lizbet balance entre son ex et le nouveau chef. Parviendra-t-elle à tenir sa promesse et à redonner ses lettres de noblesse à l’Hôtel Nantucket ?

L’histoire commence comme un article de presse, une sorte de Chronique à la Bridgerton (film) moderne si bien je n’avais même pas remarqué que je rentrais directement dans le roman. Oups…

Les premières lignes sont consacrées à une bâtisse qui n’a pas fait que le bonheur à ses habitants. Quelques lignes historiques nous sont offertes. Puis vient le changement : nouveau propriétaire dont on lit la biographie, une décoratrice qui rénove et métamorphose l’intérieur avec un professionnalisme digne d’une brochure de luxe, une journaliste qui est admirative devant la beauté de la restauration, une gestionnaire qui se lance un défi, des recrutements.

Petit à petit, les personnages sont introduits : portiers, femmes de chambre (homme aussi), porteurs, clients… Je ne savais pas vers qui Elin HILDERBRAND voulait diriger mon attention.

Cette entrée dans L’Hôtel Nantucket est vraiment mystérieuse et intrigante, tout comme le lieu. L’immersion atypique m’enchante si bien que cet hôtel de Nantucket toutes mes pensées (hâte de le retrouver pour ma lecture quotidienne). La trame de cette narration est subtilement construite, une toile qui s’élabore et s’étale, un réseau qui se bâtit… une étoile sur une île.

Il reste du passé de cette bâtisse une énigme non résolue qui sera l’un des fils conducteurs : le décès d’une gouvernante du siècle passé. Il est aussi question de l’évaluation (la cinquième et parfaite clé) de la qualité du service offert par l’hôtel… Mais aussi de Lizbet, la tenancièred’employés pas toujours modèles et de clients pas toujours faciles à satisfaire…

Quel rôle va jouer tout ce petit monde ? A priori, les êtres se rencontrent sans lien apparent. Puis, les fils se nouent, les secrets se dévoilent. Les apparences (trompeuses ?) deviennent existences qui se libèrent et s’épanouissent : un monde passionnant !

L’histoire est addictive. L’hôtel Nantucket est une belle révélation, différente des romans que j’ai pu lire précédemment de cette auteure. Elin HILDERBRAND se renouvelle dans un style et un récit parfaits : j’ai adoré le ton, les mystères autour des personnages et l’évolution de l’histoire. Une vraie perle !

Mon évaluation :      COUP DE COEUR

Bilan avril 2024 : 4 lectures

En avril, j’ai été frileuse… peu motivée (panne de lecture ?)… j’ai lu deux romans contemporains, un roman historique et un dernier entre les deux mondes…

Mes coups de coeur : 💛 💛 💛 💛 💛
La dernière allumette de Marie VAREILLE
Des ronds dans l’eau de Morgane ALVES

Une lecture correcte : 💛 💛 💛
Les orphelins de Philadelphie de Ellen Marie WISEMAN

Une lecture abandonnée… 😭😭
Les ombres d’Adelaide Hills de Kate MORTON

C’est parti maintenant avec une nouvelle motivation… en avant MAI !
Je mise sur de nombreuses parutions attendues… J’espère pouvoir profiter un maximum des nouveautés.
Bonnes lectures à vous !
J’espère que votre bilan aura été plus fructueux que le mien… A très vite.

THROWBACK THURSDAY LIVRESQUE : Sensibilité…

J’ai trouvé ce rendez-vous livresque chez My-Book., qui a poursuivi elle-même l’idée créatrice de Bettie Rose Books.
L’idée est de présenter une ancienne lecture tout en suivant le thème préétabli chaque semaine… que voici :

DEFINITION de la sensibilité : Aptitude à l’émotion.

Un roman semble s’inscrire dans ce thème grâce à son titre mais aussi par la profondeur de ses personnages. Je nomme La couleur des sentiments de Kathryn STOCKETT. Cette histoire est incroyablement émouvante ; elle restera gravée dans mon esprit et dans ma chair encore très longtemps.

THROWBACK THURSDAY LIVRESQUE : Un livre avec moins de 300 pages

J’ai trouvé ce rendez-vous livresque chez My-Book., qui a poursuivi elle-même l’idée créatrice de Bettie Rose Books.
L’idée est de présenter une ancienne lecture tout en suivant le thème préétabli chaque semaine… que voici :

Parce que je lis peu de nouvelles, ni de romans courts, pour ce thème, j’ai choisi de vous présenter les Bandes Dessinées (elles sont toutes de moins de 300 pages) que j’ai lues. J’ai trouvé qu’elles rentraient « pile poil » dans ce Throwback Thursday Livresque.

  1. Un chant de Noël : adaptation du conte de Charles DICKENS
  2. Orgueil et préjugés : adaptation du célèbre roman de Jane AUSTEN
  3. Madeleine, résistante : témoignage historique (2ème guerre mondiale)
  4. Les moments doux : reprise du célèbre roman de Virginie GRIMALDI
  5. Malgré tout : une romance à rebours

    Dans le milieu médical :
  6. La dame blanche
  7. Je serai là
  8. Je suis au-delà de la mort

Si vous avez des conseils de lecture, des BD qui vous ont émues, je suis preneuse de vos commentaires !
A bientôt.

Des ronds dans l’eau de Morgane ALVES

Lorsque ce roman est paru pour la première fois, les avis étaient très enthousiastes : j’avais noté le titre de l’histoire ainsi que le nom de l’auteure : Morgane ALVES.

C’est à mon tour de découvrir ce roman contemporain. La couverture des éditions J’AI LU est magnifique. La promesse d’une lecture plaisir est à portée de main… Voici ma chroniqe.

J’ai énormément aimé cette histoire de résilience. Joséphine se découvre enceinte en même temps que veuve. L’expérience est terrible.

Morgane ALVES a réalisé une véritable performance en nous plongeant dans ce chaos de la vie tout en nous impulsant le plaisir de lire un tel drame. Sa réussite, elle la tient aux mots et surtout aux mots que Joséphine ne veut pas envisager, encore moins prononcer. La femme refuse l’inadmissible. Sa situation est insupportable, tellement injuste…

Joséphine va pourtant construire sa vie, une nouvelle étape sans Vincent, puis un nouvel espace avec ce bébé qui grandit en elle. Elle va changer son quotidien, investir de nouvelles habitudes, réaliser ce que Vincent aurait pu construire.

Cette métamorphose ou ce passage d’un « avec » à un « sans » est faite toute en pudeur, sans jamais renier la véritable peine, sans superficialité. Les réflexions sont profondes : elles sont tellement justes.

J’ai lu ce pas à pas douloureux avec passion et l’espoir d’une renaissance. Le personnage principal sort finalement de sa chrysalide sans vraiment vouloir accepter son avenir, déploie ses ailes dans des vents contraires et vogue vers un nouvel horizon, plus confiante malgré la douleur et la peine infinies.

Les personnages secondaires (l’entourage, les amis, la famille) sont des voix parfois complexes, complices, distractives mais aussi qui condamnent, jugent, font du mal.

L’univers que Morgane ALVES décrit est pleinement réfléchi. C’est un tableau assez fidèle d’une réalité : la dualité entre vivre et dépérir. Ce dilemme est fort : il est le fil tendu du roman, sa raison et sa réflexion.

L’histoire sonne juste. L’émotion est à chaque page. J’ai fondu de tristesse pour ce personnage où les faiblesses et les forces sont admirablement dépeintes, j’ai vibré lorsqu’elle s’est redressée et a repris un cours nouveau pour sa vie et l’avenir.

Mon évaluation : un très très beau roman !

Les orphelins de Philadelphie d’Ellen Marie WISEMAN

Les orphelins de Philadelphie présente une situation sanitaire du siècle précédent qui rappelle précisément la crise de la COVID. Similaire, la grippe espagnole ravage les populations, décimant enfants, parents, personnels médicaux.

Le thème est fort et ne me laisse pas insensible. Replonger dans cette angoisse, dans la recherche de gestes barrières efficaces, dans l’impuissance des soignants est terrible. Ellen Marie WISEMAN a décidé de nous faire revivre ce cauchemar à travers le regard d’une enfant qui a perdu sa mère (morte à ses côtés), n’a pas pu prendre en charge ses petits frères qu’elle a perdus de vue.

Pia Lange est recueillie dans un orphelinat géré par des Bonnes Sœurs. Au siècle dernier, son sort est celui qu’on imagine : malnutrition, isolement, carences affectives, tristesse et désespoir, sans volonté éducative. Elle ne doit sa survie qu’à son obstination à retrouver son père et ses petits frères.

Le roman est dense, très dense : plus de 500 pages. L’histoire est assez linéaire partagée selon deux points de vue qui l’ont rendu plus dynamique et attractive : celui de Pia et celui d’une voisine. La voisine est veuve et submergée par la tristesse d’avoir perdu son bébé. Elle monte un stratagème pour se débarrasser des étrangers dans une Amérique d’après-guerre qui souffre socialement, sanitairement et économiquement.

Le bon. Le mal.
Les personnages n’ont pas dégagé toute l’émotion que j’attendais. Bernice a un rôle de méchante assez flagrante : elle est machiavélique. Ses motivations (le racisme – son avidité pour l’argent) ont fait d’elle un antagoniste détestable. Son récit ne m’a pas totalement convaincue. Je l’ai trouvée trop négative, trop entêtée dans sa volonté d’exclure et dans son cheminement moral.

Quant à Pia, jeune enfant de 13 ans, elle raisonne comme une petite adulte, forte et responsable, même si elle est rongée par une culpabilité qui pèse sur ses épaules tout au long du roman, sentiment qui n’est pas tant que ça légitime. La maladie a fait d’elle une victime supplémentaire, sauf qu’elle a survécu, elle.

La narration se met parfaitement en place vers une petite moitié du livre. J’ai parfaitement maîtrisé les personnalités, les enjeux, les désirs assez tardivement. Je me suis questionnée sur le « pouvoir » de Pia.

Pour conclure, la lecture se révèle plaisante, instructive, mais pas forcément mémorable, selon mon ressenti. Ce sera donc un avis positif mais mitigé pour moi.
Mon évaluation :