BD : J’y vais mais j’ai peur de Maud BENEZIT et Clarisse CREMER

Après Il est où le patron ? Chroniques de paysannes, illustrées par Maud BENEZIT, je ne pouvais m’arrêter. J’ai donc commandé le Journal d’une navigatrice : J’y vais mais j’ai peur, toujours de Maud BENEZIT mais aussi de Clarisse CREMER.

En fait, c’est le contraire, je suis allée en librairie pour cette bande dessinée-là (celle de la navigatrice) et lorsque j’ai rencontré les chroniques de paysannes, j’ai su qu’elles me plairaient également.

La nouveauté de ces thèmes me plaît beaucoup (monde rural, monde marin). Je vous rappelle que je suis tout à fait novice dans les albums graphiques.
J’ai donc inversé mes projets de lecture : la curiosité a primé… l’aventure en haute mer est venue en deuxième.

Le résumé des éditions DELCOURT – 17 janvier 2024 : 87 jours pour boucler son tour du globe en solitaire ont fait de Clarisse Crémer « la femme la plus rapide du monde » mais l’album raconte avant tout une incroyable aventure humaine loin des récits de mer héroïques. Avec Maud Bénézit (Il est où le patron ?), elles embarquent dans leur sillage les voileux comme les néophytes qui ont suivi ses aventures et les tempêtes qu’elle a traversées…

Pourquoi cette BD et surtout… pourquoi ce thème ?
J’ai eu envie de partager avec les miens (ma famille) leur passion de la voile. J’aime aussi naviguer : la voile est apaisante, le souffle du vent est un doux accompagnement et le temps sur un bateau : une source de détente inégalable !
Par contre, je ne connais que les gestes élémentaires que l’on me dicte… et je maîtrise (en tout et pour tout) cinq mots de vocabulaire : boot, safran, gouvernail, grand-voile, spi… C’est pour dire ma culture de marin !

Avec cette BD, je découvre le monde de la voile avec délice et passion. Tout est nommé et représenté avec une délicate expertise : je voyage autour de la Terre (course du Vendée Globe), je me prends pour une vraie navigatrice (je connais toutes les astuces au moment de virer de bord), je suis une adepte du quotidien (Que c’est chouette, une course en solitaire !) : météo, sommeil, repas, douche… J’en sais carrément beaucoup sur la célèbre course, sur cette courageuse navigatrice et sur les aspects les plus euphoriques et les plus angoissants d’un long trajet dans les vagues !

Les illustrations s’enchaînent, toutes riches et significatives : elles donnent du sens, elles ne se privent pas d’humour, elles sont pleines de connaissances et de techniques. Je me suis régalée. Clarisse CREMER ne se prive pas de nous dérouler son expérience, ses purs bonheurs et ses pires peurs. Je me suis sentie en pleine immersion dans ce monde, à ses côtés, partageant avec elle ses humeurs et ses craintes jusqu’au final : le passage de la ligne d’arrivée. La joie !

Cet album est vivant. Il est personnel mais il est aussi à destination des plus timorés, des moins experts : vivre sa passion, c’est tellement excitant !

Me voilà ressortie de ses pensées, de ses émotions, de cette BD, toute émoustillée par l’aventure, boostée d’envie de naviguer encore (à mon niveau).
J’ai envie de parler de ce récit, de le partager avec les miens, de prêter MA bande dessinée… tellement cette lecture a été enrichissante sur beaucoup de points ! Je suis pleine de connaissances nouvelles, j’aurais même l’occasion d’aller chercher des mots oubliés : cette BD est forcément une « mini-bible » de la navigation que je consulterai selon mes besoins… Je la garde sous la main et tout près de mon coeur. J’ai adoré. COUP de COEUR.