Oiseau de proie de Lucy BANKS

Ce roman thriller aurait très bien pu entrer dans le BLOSSOM SPRING CHALLENGE avec sa couverture qui présente un oiseau, des branches, des feuilles bien développées : les prémisses du printemps ? Mais… que cache cette couleur noire ? Quelle sombre histoire Lucy BANKS nous livre-t-elle à propos d’Ana ?

Je remercie sincèrement les éditions BELFOND, Netgalley et l’auteure pour cette lecture offerte.

Le résumé des éditions BELFOND noir – 16 mars 2023 :
Tout le monde dit d’Ava qu’elle est un monstre.
Tout le monde sauf Ava.

Après vingt-cinq ans passés derrière les barreaux, celle que l’on surnomme  » l’Oiseau boucher  » est désormais libre. Enfin, libre, un bien grand mot pour cette quinqua qui doit désormais rendre des comptes réguliers à une conseillère désabusée, remettre ses émotions entre les mains d’un psy aigri et vivre sous une fausse identité dans une ville qu’elle ne peut quitter.
Heureusement, il y a Bill, son gentil voisin, un ancien SDF qui tente de se racheter auprès des siens. Un ami pour Ava, peut-être plus. Après tout, elle a payé sa dette, elle a droit au bonheur et rien ne saurait l’empêcher d’en profiter enfin.
Mais quelqu’un l’a reconnue. Un corbeau qui la menace, la pourchasse, réclame vengeance pour ses victimes. Qui peut bien être assez fou pour réveiller l’Oiseau boucher ?

Ce roman (et surtout le contexte) me rappelle un autre récit : celui de Laurence PEYRIN, une toute petite minute.
Ava, comme Madeline sortent de prison : elles doivent réapprendre à vivre dans cette société dont elles ont été exclues pendant plusieurs années.
Pour les deux romans se pose la question de la culpabilité. Elles ont commis un crime.
Accusation vraie ou manipulation ?
Quelle(s) raison(s) pousse une femme à tuer une personne proche ?
Cet acte peut-il être condamnable à perpétuité ou peut-on trouver des circonstances atténuantes ?
Un vrai dilemme pour les lecteurs… un vrai défi d’écriture pour les écrivains.

Autant Une toutes petite minute a été un COUP de FOUDRE, autant Oiseau de proie n’a pas su me convaincre et m’apporter un réel plaisir de lecture.

La première partie du roman sert à introduire le personnage de Ava/Robin à qui j’ai accordé tout mon intérêt et ma compréhension.
La réinsertion de cette femme mâture est en route ; j’imagine combien il doit être difficile de retrouver une stabilité quand le monde a tourné sans vous pendant plus de vingt ans. Robin se rattache à la vie par ses souvenirs qui alternent entre son enfance lointaine (sa vie auprès de son père, chercheur autour des oiseaux, vivant d’îles en îles) et quelques ressentis de plus en plus acerbes sur des personnages qu’elle a rencontrés çà et là (dans le désordre : une compagne de son père, une compagne de prison, un enfant, Henry…).

La personnalité d’Ava/Robin se complexifie (se déconstruit ?) vers la moitié du livre. Déjà quelques longueurs et quelques répétitions de sentiments m’alertent : Robin tourne en boucle.
Je ne suis plus tout à fait certaine de bien adhérer à ce personnage aux multiples facettes. Un léger agacement m’étreint : je sens la confusion pointer son nez… Mon empathie s’effrite. Dommage. J’aurais aimé entrer davantage dans la psychologie de cette femme, comprendre réellement les causes de cet état pour mieux cerner ses actes futurs. J’ai finalement l’impression de manquer d’éléments.

Le dénouement arrive assez vite avec un défoulement de réactions/actions qui sont prévisibles et qui sont dans la logique du roman mais que j’attendais différentes.
Je suis presque déçue du devenir du récit : il manque un retournement de situation, un élément du passé qui aurait pu chambouler le tempérament d’Ava ou de Robin et… surtout… qui aurait pu déformer ma vision.

Ai-je apprécié cette expérience de lecture ?
Si j’ai été emballée par le thème et la situation initiale d’Ava, je n’ai pas été transportée ni par sa transformation, ni par l’évolution de ses liens. J’ai observé le cheminement d’Ava, triste et accablant. Je me suis détachée d’elle… et je l’ai de moins en moins aimée.

Mon évaluation :   1/2