La prisonnière de la mer d’Elisa SEBBEL

L’intérêt de ce roman réside dans la trame historique. Ce que vit Héloïse est la bouleversante aventure de femmes et d’hommes prisonniers sur une île qu’on imagine paradisiaque, au large de Majorque. Le lieu pourrait sembler agréable, les éléments se déchaînent contre ces êtres déportés qui ont déjà subi la défaite de l’armée Napoléonienne, une séquestration sur des pontons et bateaux qui ont de curieuses ressemblances avec les négriers.

Après l’aridité des lieux et la sécheresse estivale, chacun doit survivre à sa manière aux déluges des pluies automnales. La misère, la famine, la maladie se mêlent à des rapports sociaux complexes. Démunis et, par force du contexte, la colonie se tiraille et s’organisent envers et contre les autorités.

Ce livre est une romance, une parenthèse dans la vie d’Héloïse qui subit les foudres de l’époque, de cette arrestation, de l’auteure. Elle vivra les pires sévices.

Ce récit, même s’il est fictif et écrit avec égard, nous confronte à des événements terribles et tragiques. Il existe aussi la petite part magique d’amour, de complicité et d’amitié qui nous rend l’espoir et qui nous donne l’envie d’aller plus loin dans ce périple.

J’ai été touchée, embarquée. J’ai été intéressée par ce contexte historique, cette face cachée des conquêtes de notre célèbre empereur, un prémice aux horreurs du XXème siècle.

Je regrette un peu le manque d’épaisseur pour le personnage de Louis qui reste dans ma mémoire plus comme un spectre que comme un vrai personnage. Peu de dialogues nous le révèlent. Je n’ai pas eu le temps de lui donner une réelle consistance et une motivation claire.

Je me suis davantage attachée à Henri, à Marie et ses petits bébés, à cet ami, transparent mais toujours présent dans les moments décisifs, Gilles, le combatif et l’intellectuel.

J’ai aimé cet esprit de soutien et d’entraide malgré les difficultés et les horreurs.

L’Histoire est terrible. L’histoire de ses personnages ne l’est pas moins. Les décisions sont insidieuses… Une aventure à méditer.

Mon évaluation : ♡ ♡ ♡

Le résumé des éditions FAYARD MAZARINE :

1809, une île déserte, 5000 hommes, 21 femmes Le destin bouleversant d Héloïse. 1809. Les guerres napoléoniennes font rage. Alors qu ils croyaient être rapatriés en France, 5000 prisonniers se retrouvent captifs sur l îlot de Cabrera, dans les Baléares. Pour survivre, un maigre filet d eau douce, des rations insuffisantes, des abris précaires qu il leur faut bâtir eux-mêmes. 21 femmes les accompagnent, parmi lesquelles Héloïse, vivandière de 18 ans dont le mari a succombé en mer, emportant avec lui l insouciance et la légèreté de la jeune femme. Si la guerre avait déjà meurtri les hommes, le désespoir leur fait bientôt perdre la raison. Par chance, Henri, chirurgien de l armée, se prend d affection pour Héloïse. Entre privations, épidémies et tempêtes, les morts s accumulent, l espoir s amenuise, et Héloïse ne songe qu à se libérer enfin de cet enfer jusqu à ce nouvel arrivage de prisonniers et de Louis qui fait tout chavirer. À force de ténacité, la jeune femme parviendra-t-elle à se sauver ? Car si l amour est une captivité volontaire, la mer l a déjà faite prisonnière… Docteur en littérature française, Elisa Sebbel enseigne dans une université espagnole et vit à Majorque. Découvert dans le cadre du Mazarine Book Day 2018, pour lequel il a reçu la « mention spéciale du jury », son premier roman, La Prisonnière de la mer, dévoile un drame oublié de notre histoire.

J’ai découvert ce livre grâce à un partenariat avec Netgalley, les éditions FAYARD MAZARINE : merci pour ce service de presse. Merci à l’auteure pour ce premier roman.

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