Tout le bleu du ciel de Mélissa DA COSTA

Le résumé du LIVRE de POCHE (12 février 2020) : Petitesannonces.fr : Jeune homme de 26 ans, condamné à une espérance de vie de deux ans par un Alzheimer précoce, souhaite prendre le large pour un ultime voyage. Recherche compagnon(ne) pour partager avec moi ce dernier périple.
Émile a décidé de fuir l’hôpital, la compassion de sa famille et de ses amis. À son propre étonnement, il reçoit une réponse à cette annonce. Trois jours plus tard, devant le camping-car acheté secrètement, il retrouve Joanne, une jeune femme coiffée d’un grand chapeau noir qui a pour seul bagage un sac à dos, et qui ne donne aucune explication sur sa présence.
Ainsi commence un voyage stupéfiant de beauté. À chaque détour de ce périple naissent, à travers la rencontre avec les autres et la découverte de soi, la joie, la peur, l’amitié, l’amour qui peu à peu percent la carapace de douleurs d’Émile.

J’ai reçu une grande gifle en pleine figure. Je ne m’y attendais pas. Ca fait très mal !

Je pourrais vous dire que ce livre est le plus gros coup de coeur que j’ai eu dans ma vie de lectrice mais ce roman est tellement poignant et tellement douloureux que cet avis est insuffisant et tellement incomplet face à mon ressenti.

Au vu du résumé de la quatrième de couverture, je sais que Emile est atteint d’un Alzheimer précoce. Je me prépare à sa condamnation. Elle est imminente. Au maximum, les docteurs lui ont donné un pronostic de deux ans. J’ai donc 804 pages pour faire sa connaissance, connaître sa problématique et apprécier sa rencontre avec Joanne. J’ai eu le temps… assez de temps… trop peu de temps… La chute est brutale même si je l’ai anticipée mentalement. Mes tripes se tordent… Ca fait vraiment très mal !

Le récit d’Emile et Joanne est magnifique. Poétique. Romantique dans le sens du courant littéraire du XVIIIème siècle. On découvre en premier ce jeune homme de 26 ans, ses amis, sa famille. Elle l’étouffe bien malgré elle. Emile a peur de perdre leur estime. Il fuit, sans se retourner. Pas un adieu… Il va vivre chaque instant du présent à sa juste valeur et parfois plus intensément avec l’épée Damoclès, dressée au-dessus de sa tête.

Joanne se dévoile à son tour. C’est un petit bout de femme fragile, silencieuse. Son histoire n’est pas moins douloureuse. Elle aussi a quitté son passé et sa Bretagne natale. Elle a quelques mois pour se reconstruire…

Tous deux voyagent. C’est la fin d’un périple mais aussi le début de ballades et de marches sans but réel (autre que le bonheur de vivre) dans les Pyrénées, en bord de mer, dans la nature et auprès de personnes comme jamais on n’en rencontre. Des figures humaines, profondes, loin des clichés, merveilleuses et pleines d’espoirs et de promesses. C’est magique… Les paysages et leurs expériences sont époustouflantes, remplis d’amitiés et de bienveillance. J’ai adoré.

Mais la chute est plus cruelle lorsqu’on a pleinement vécu cette histoire. Jamais un roman ne m’a autant bouleversée. Un hoquet de douleur est sorti de mon coeur lorsque j’ai tourné la dernière page me renvoyant à mes propres incertitudes, mes pauvres angoisses, à ma réalité de mère et à ma vie d’être humain.

Si j’ai attendu aujourd’hui, cette semaine, pour découvrir le monde de Mélissa Da Costa, ce livre est arrivé à un moment charnière de ma vie, un point clé de mon existence. Lui et moi, on se rencontre : Un hasard ? Un clin d’oeil ? Quelqu’un qui m’envoie un signe ? En échange, j’ai des promesses plein la tête, des envies de pleine conscience, des espoirs simples. Quel merveilleux roman !

En bref : un livre de toute beauté. Un très grand COUP de COEUR.

Tous les remerciements aux Editions LIVRE DE POCHE, à l’auteure, via le blog NetGalley, pour cet extraordinaire moment.

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